La mondialisation de l’économie et l’explosion du digital ont fait voler les frontières. C’est un fait. Les générations Y et Z surfent sur le net avec un facilité déconcertante. Encore une banalité. Insatiables, ils disposent d’une impressionnante masse d’informations, échangent nombre de tuyaux sur la toile et partent étudier aux quatre coins de la planète. L’internationalisation leur paraît d’une plate évidence, et ils débarquent dans leurs pays d’accueil tels des Christophe Colomb en herbe.
Mais les difficultés d’intégration qu’ils rencontrent souvent en arrivant dans des pays pourtant voisins comme l’Espagne ou la Belgique, et à plus forte raison des pays aux cultures bien différentes tels que l’Inde ou la Chine mettent en relief leur manque de préparation à décoder les cultures. Notre vision ethno centrée nous fait parfois oublier que dans la vie réelle, comme dans le monde virtuel, chaque culture est régie par un ensemble de dimensions expliquant les attitudes et les comportements de nos interlocuteurs étrangers. Il ne s’agit pas seulement de connaître la langue, “traduire, c’est déjà trahir”, mais bien de disposer d’une grille de lecture de l’autre.
L’enseignement supérieur doit préparer les jeunes générations à composer et travailler avec les milieux interculturels. Et la demande des étudiants est en augmentation constante, en témoigne le succès de l’Executive Master développé à l’université Paris Dauphine , la seule formation en management interculturel en Europe. C’est là qu’intervient l’enseignement du management interculturel, une discipline introduite récemment dans les écoles supérieures et les universités.
Le Management Interculturel mode d’emploi
Commençons par définir la notion de culture, un sujet vaste s’il en est. On regroupe sous le terme “culture” un ensemble de normes, valeurs et habitudes adoptées par un groupe, qui le distingue d’un autre groupe ayant de normes, valeur, habitudes différentes; autrement dit, c’est un collectif implicite.
On parle d’interculturel depuis les années 60 lorsque les théories du management étatsuniennes ont commencé à se répandre et à être appliquées partout dans le monde. Partant du constat de la difficulté de communication entre des cultures différentes, anthropologues, sociologues ont élaboré et modélisé des approches pour donner une grille de lecture partant de différentes dimensions comme le rapport au temps ou à l’espace. Parmi les plus connus, on citera Edward Hall, Geert Hofstede ou encore Philippe d’Iribarne permettant de jeter un pont entre des groupes divers, et essayant de reléguer l’universalisme et l’ethnocentrisme aux calendes grecques.
Leurs recherches ont ainsi permis de mettre à jour des clefs pour décoder les pratiques, et les comportements, liés à un ensemble de valeurs et normes sous-jacentes et inconscientes à la fois, étroitement lié aux dimensions culturelles.
Face à la croissance de l’interactivité des différentes économies, les entreprises ont lentement commencé à développer un management prenant en compte les différences interculturelles, accompagnant, pour les plus innovantes, les différentes phases de leur internationalisation. Le management interculturel était né, entraînant un besoin de collaborateurs et de nouveaux entrants sensibilisés et formés à ce nouveau type de management.
Management Interculturel et Education Supérieure, un lent développement
Cette discipline assez récente ne remporte pas encore tous les suffrages. Chacun se persuade de pouvoir utiliser son bon sens pour régler les malentendus qui peuvent se présenter. Hors, le bon sens est clairement insuffisant. Il faut en effet tenir compte de l’impact du contexte, de la relation au temps, à l’espace ou encore à l’autorité. L’enseignement supérieur s’est lentement emparé du sujet, et différentes institutions mettent en place des modules de management interculturel. L’idée est de permettre aux étudiants d’appréhender l’international et la nécessaire communication au sein d’équipes multiculturelles.
Cette formation en forme de sensibilisation va ainsi leur permettre d’apprécier les différences et d’interpréter les signes émis par des interlocuteurs de culture différente. De la même façon, le management interculturel leur permettra de s’intégrer plus aisément dans une culture différente, limitant ou atténuant les potentiels clashs, loin des clichés pour en faire des forces et démultiplier les performances de l’activité. Il n’y a pas de culture meilleure qu’une autre; il y a des cultures différentes et chacune apporte ses avantages qui conjugués, vont rendre les apprenants plus performants, et plus attirants pour toute entreprise se développant à l’international. Et j’inclus dans ces entreprises toutes les startups de la French Tech. Il suffit de lire les différents témoignages sur, par exemple, les déboires de certains startupers hexagonaux chez l’oncle Sam. Il faut également souligner que même des entreprises ou organisations franco-françaises font état de leurs besoins, l’interculturel n’est pas qu’une question d’appartenance à un Etat-Nation, mais bien une façon de reconsidérer le facteur humain, moteur essentiel du développement et de la performance.
Le management interculturel vu par les étudiants
Notre expérience avec les étudiants nous montre d’abord un certain scepticisme. Encore une fois, l’international est une évidence pour la plupart d’entre eux.
Mais la mise en pratique de cas concrets dans des Masters ou des Ecoles de Commerce, ainsi que la découverte de l’impact des différentes dimensions que nous citions précédemment, ont renforcé nos convictions sur la nécessité d’enseigner le management interculturel aux étudiants. Tous les secteurs sont concernés. Les étudiants de Bachelors, Master, MBA, que ce soit en formation initiale ou en alternance, dans les domaines des ressources humaines stratégiques, du management international, du marketing international, de l’administration des entreprises, des relations internationales, des achats, de l’ingénierie commerciale…. nous réservent un excellent accueil et apprécient les travaux que nous leur donnons. Ils y voient un intérêt immédiat tant pour leur vie personnelle que pour leur future carrière.
Le management interculturel leur permet d’obtenir des réponses concrètes face à des situations qu’ils peuvent rencontrer au quotidien. Plus intéressant, et reprenant les termes d’un étudiant “cette formation au management interculturel m’a non seulement permis de comprendre ce qui potentiellement pouvait gêner mes interlocuteurs, mais aussi, et ce n’est pas neutre, de comprendre ma propre culture”. Et pour reprendre les termes d’une autre étudiante rentrant des Etats Unis, “mon anglais est très bon, et je ne m’attendais pas à être aussi déstabilisée par la façon de vivre de mes hôtes texans, et l’attitude de mon manager de stage. Je comprends mieux maintenant les impacts des aspects culturels et j’aurais aimé découvrir ce module… avant de partir”.
Quelle meilleure récompense pour nos formateurs en management interculturel ?
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