Le Kazakhstan : le nouveau géant d’Asie centrale?

Si vous avez la curiosité de faire une recherche Google sur le Kazakhstan, vous aurez probablement la surprise de retrouver pèle-mêle dans les actualités, l’arrestation de 6 touristes hongrois posant en tenue de Borat (NDLR: slip vert échancré jusqu’aux épaules), l’élimination du Kazakhstan de la coupe du monde de football, ou encore le projet d’abandon de l’alphabet cyrillique au profit de l’alphabet latin.
 
Vous découvrirez également que sa capitale, Astana, a accueilli dernièrement  l’exposition internationale sur le thème de l’énergie du futur, avec près de 4 000 000 de visiteurs.
 
Alors, doit-on passer à côté de ce pays “exotique” dont on entend si peu parler? Pas vraiment.
 

Le Kazakhstan, un pays à fort potentiel

Cette ancienne république de l’union soviétique devenue indépendante en 1991 lors de l’explosion du bloc communiste connaît une croissance exponentielle. Elle assoie sa position du pays le plus puissant économiquement d’Asie centrale. L’économie est boostée par l’exportation d’hydrocarbures et de minerais (pour rappel, 2% des réserves mondiales de pétrole et des réserves importantes de fer, manganèse, chrome, charbon ou potassium). Mais le Kazakhstan vise à diversifier ses activités en misant sur l’innovation, l’économie verte ou encore la production industrielle.

La privatisation de l’économie s’accélère, ouvrant de vastes possibilités pour les investisseurs. Dernier fait en date, l’installation de deux usines de production de véhicules utilitaires et de SUVs en 2018 par UAZ.

Le moment est donc bien choisi pour essayer de mieux connaître le Kazakhstan. Ce pays ambitionne de rejoindre le top 30 des premières puissances économiques mondiales à horizon 2050. Il faut également se préparer au potentiel choc culturel.

Le Kazakhstan: un pays aux multiples facettes

Situé en Asie centrale, au sud de la Russie et au nord-ouest de la Chine, le Kazakhstan est grand comme 5 fois la France. Il compte plus de 16 000 000 d’habitants.

Almaty (Alma-Ata), l’ancienne capitale et deuxième ville du Kazakhstan (après la capitale Astana) est une ville imprégnée de culture et d’histoire. On y retrouve beaucoup de contrastes. Le neuf et l’ancien se côtoient, et se reflète dans l’architecture. les traditions se mêlent au modernisme (les grosses voitures à quatre roues motrices ainsi que les vélibs locaux). Et on retrouve une somptueuse église orthodoxe, remplie de fidèles joyeux le dimanche, qui jouxte la mosquée derrière le « zelioni bazar » (le bazar vert, ce marché-souk où l’on peut absolument tout dénicher!). La gastronomie s’adosse à la « junk-food ». Le premier MacDonald’s du Kazakhstan vient d’ouvrir sur Tole Bi (grand boulevard), à côté de restaurants tchétchènes, géorgiens ou new look, exquis et très accessibles.

Une mosaïque culturelle

Le kazakh (langue turco-mongole agglutinante) et le russe, plus courant dans le nord du pays, sont les langues officielles. Elles cimentent, autant que faire se peut, une mosaïque de peuples. On retrouve aussi bien des ouïgours, des chinois, ou encore des khazars. Ce métissage de valeurs slaves et asiatiques est particulièrement intéressant. Il englobe également un profond sentiment de fierté nationale.

La religion dominante est l’Islam (près de 70%), un Islam modéré et ouvert, suivie par l’église chrétienne (orthodoxe notamment) qui représente plus de 26% des fidèles. Toutes les confessions sont représentées.

Socialement, les traditions sont encore très vivaces. On citera celles relatives aux mariages ou, plus fortes encores, celles portant sur l’appartenance aux trois hordes (la Grande, la Moyenne et la Petite) ou jüz. Le nomadisme s’est peu à peu dissout, mais les collectifs sont là. Le poids des apparences est prépondérant et guide un grand nombre de choix.

Autant d’aspects à prendre en considération quand on envoie un manager français au Kazakhstan…

Des managers français à préparer à la culture kazakhe

La France se situe aujourd’hui au 3eme rang des investisseurs étrangers dans le pays derrière les Pays Bas et les Etats Unis. Elle est présente dans de nombreux secteurs industriels. Les Kazakhs sont plutôt francophiles, notre langue est très appréciée, et peut s’apprendre dès la maternelle. Il n’en demeure pas moins que nos managers doivent être prêts à se retrouver face à des pratiques managériales héritées de l’ère soviétique.

La bureaucratie est particulièrement lourde. Attendez-vous à recevoir des liasses de papiers à signer dans le cadre de missions même modestes et à remettre un « diplôme » pour tout type de formation ou d’intervention. Il s’agit également de respecter les filières et les normes en place. Vous n’obtiendrez pas de passe-droit. Vous constaterez peu d’exceptions à la règle. Alors ne soyez pas surpris si on vous le signifie (parfois) de manière assez abrupte. Il s’agira de soigner les formules et les présentations pour ne pas froisser vos interlocuteurs.

L’influence soviétique

L’ère soviétique a laissé une empreinte de rigueur et de discipline. On la retrouve dans la structure de toute entreprise kazakhe. Les organisations demeurent très hiérarchiques. Le pouvoir du chef est presque absolu et il est totalement hasardeux d’essayer de le bypasser ! il sera également préférable de mettre en présence des personnes d’un même niveau hiérarchique. C’est un pré-requis pour parler ou faire des affaires ensemble.

Comme dans les clans et les tribus en Afrique, les hordes ont déterminé la façon de fonctionner en société. Elles influencent les relations en général (cooptation, promotion familiale…). La notion de “réseau” est fondamentale, et les kazakhstanais préfèrent faire affaire avec des gens qu’ils connaissent. L’objectif est donc de faire preuve de charisme et de professionnalisme. Il s’agit de bien connaître vos partenaires et de créer un climat de confiance. La franchise n’exclura pas la fiabilité. Ce qui implique également pour le manager français de décloisonner la partie professionnelle et personnelle. Il doit être prêt à répondre à des questions concernant, par exemple, la partie familiale. C’est un trait de caractère qui est propre à des pays au contexte fort et polychronique. Le temps peut être flexible, il faudra parfois s’armer de patience…

Une dose de bon sens

En conclusion, il est important de rappeler qu’une certaine dose de bon sens et d’humilité sont à respecter pour conquérir les Kazakhs. Le protocole et l’étiquette sont des passages obligés. Les sujets traitant d’histoire, de politique ou encore de religion sont à aborder avec délicatesse (voire éviter). Et notre humour national est à manier avec parcimonie.

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