Management interculturel: La Belgique, pays de contrastes

Vous avez certainement provoqué nombre de commentaires amusés parmi vos collègues ou amis français si jamais vous avez prononcé la phrase “je pars en expatriation en Belgique”. Vu d’une perspective totalement ethnocentrée et française, travailler en Belgique, c’est un peu comme  travailler dans le Nord de la France. Nous pensons bien connaître notre voisin, nous nous en moquons même gentiment à grands coups de blagues “belges” (peut-on parler de “Belgian bashing”?). De la même façon, collaborer avec des équipes belges ne semble pas très différent de ce que nous connaissons avec des équipes locales, et parler de management interculturel semble vain.

Et pourtant, il suffit d’analyser les choses de plus près pour découvrir la formidable complexité de ce pays… et la nécessité de mettre en place une grille de lecture des comportements managériaux pour réussir. L’une des  villes les plus interculturelles n’est-elle pas Bruxelles avec ses 163 nationalités? Voilà un véritable défi pour les experts du management interculturel!

La Belgique, un véritable kaléidoscope culturel

La Belgique est composée de 3 communautés linguistiques : flamande, wallonne et germanophone. Or ces 3 langues sont des langues officielles et le Roi – ciment de l’union du pays – s’adresse successivement dans ces 3 langues à ses compatriotes.

Les Belges sont doués pour les langues, dit-on, de même que les Néerlandais. Et cela n’est pas dû au hasard. En effet, dès leur enfance, les belges sont confrontés à plusieurs langues aussi bien dans la rue, que partout à la maison par le biais de la télévision. Aucun film n’est ainsi doublé, tous sont sous-titrés. A Bruxelles, capitale de l’Europe, il est courant de voir des informations en français et en néerlandais. C’est obligatoire. L’anglais est tout aussi répandu. L’immersion dans plusieurs langues à la fois est donc quotidienne.

Cette exposition aux langues et aux cultures étrangères amène certainement les Belges à faire preuve d’une grande ouverture d’esprit.

L’histoire est souvent cyclique. La Flandre qui est aujourd’hui prospère grâce au développement récent de ses industries, était rurale au début du 20è siècle. La Wallonie aujourd’hui en perte de vitesse avec un taux de chômage record, était alors moteur de l’économie. La richesse de ses mines en était l’instrument. Mais elles sont vides aujourd’hui! Un retournement de situation qui a des conséquences sur le fonctionnement de la Belgique!

Les relations entre les régions Flandre et Wallonie ne sont pas de tout repos. Les Flamands veulent la scission au motif que la Wallonie est aujourd’hui à la traîne. Notre voisin nous mettrait il dans le même sac?

Une communication aisée entre français et belges?

La Belgique et la France sont séparées par une langue commune avec des petites différences et des grandes ressemblances. Les relations vont d’entrée de jeu sembler plus aisées. C’est un leurre. L’usage du français et sa « traduction » sont sensiblement différents. Du côté belge, le langage est beaucoup plus explicite et pragmatique.

Les mots veulent dire ce qu’ils disent: pas d’enrobage, ni de superflu. Les Belges sont parfois qualifiés par les Français de « trop directs ». “Auriez-vous l’amabilité de bien vouloir ….” va se résumer à “Vous pouvez me faire cela SVP”.

Le management à la belge?

Le management est plus participatif chez les flamands (plus proche de la culture néerlandaise). Il est  plus hiérarchisé chez les wallons (un peu comme en France).

Et c’est parfois un casse-tête pour un collaborateur français…

Naturellement, un Français se sentira plus à l’aise dans le collaboration avec des équipes wallonnes que flamandes. On peut l’analyser de la perspective de la relation avec la hiérarchie, mais aussi  au niveau de la relation avec ses homologues dans les équipes. La vie au bureau sera probablement plus rude avec les flamands. Ils sont beaucoup plus orientés vers la tâche à accomplir que vers les relations qu’ils peuvent entretenir avec leurs collègues. Ce qui est sensiblement différent en Wallonie ou à Bruxelles où 85% des habitants sont francophones.

Le Belge est le spécialiste de l’autodérision. Les managers ne se prennent pas trop au sérieux. Une attitude qui peut parfois déstabiliser les managers français. En revanche, ils vont droit au but. Ils ont l’air cool, très abordables, mais attendent des résultats concrets de votre part à la date fixée. Rien n’est laissé au hasard, il n’y a pas de bénéfice du doute car tout est carré. On ne fait pas les choses à moitié et on s’engage sans botter en touche.

Les dimensions du management interculturel en Belgique

Pour ce qui est de la relation au temps, on peut dire pour la Belgique que le temps est compté. On va se retrouver dans des conditions comparables à celles que l’on rencontre en Europe et en Amérique du Nord. Les Belges respectent les horaires, les délais et seront plutôt monochroniques (ils font une chose à la fois).

En ce qui concerne la relation à l’espace, la bulle (représentant l’espace personnel) belge (sans jeu de mots) sera plus large que la française. Plus on se dirige vers le Nord de l’Europe, moins les collègues se saluent en se faisant la bise. On ne se touche pas trop et on garde ses distances, surtout en Flandre.

Même si l’individu est essentiel, le travail en équipe sera plus consensuel qu’en France. Les Belges sont les spécialistes du compromis “à la belge”, ce qui leur a permis de rester 541 jours sans gouvernement en 2011!

On le voit encore quand on fait la distinction entre les néerlandophones et les francophones en Belgique. Les premiers privilégient un management par objectifs, les seconds impliquent plus les collaborateurs dans la vie quotidienne de l’entreprise.

Les Belges sont de manière générale assez heureux au travail, comme on peut lire dans La Libre Belgique. On respecte les règles et les directives dans la bonne humeur.

Un modèle de management interculturel?

La Belgique est ainsi un melting pot, un kaléidoscope, le Belge, un Zinneke (un bâtard, en bruxellois), la population présente un métissage intéressant, un concentré de réalité européenne, voire au-delà. Le management interculturel s’applique donc en commençant par le pays lui même.

Des experts du management interculturel peuvent vous permettre de mieux collaborer avec nos voisins belges! Et gardez en tête qu’ils apprécient tellement la France et les Français qu’ils ont fait de la France une de leurs destinations de vacances favorite.

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13 réflexions sur “Management interculturel: La Belgique, pays de contrastes”

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